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Contexte et objectif du projet

Pour l’instant la valorisation des déchets verts issus de l’activité agricole est majoritairement du compostage, de la méthanisation, de l’épandage aux champs. Dans certains cas elle est nulle ou constitue une charge pour le producteur. La conception de bioraffinerie territoriale vise essentiellement à proposer des alternatives pour les acteurs locaux susceptibles d’être plus intéressante du point de vue de la bioéconomie. Concevoir ces bioraffineries est un objectif ambitieux – assez peu sont actuellement en activité – qui requière l’implication de différents types d’acteurs. Le projet RaFFUT recherche des modèles de bioraffineries territoriales environnementales pour les filières légumière et horticole capable de valoriser des gisements mixtes, dispersés dans l’espace et dans le temps. Les bénéficiaires directs du développement de ce type de bioraffineries sont les acteurs socio-économiques des territoires et en particulier des filières concernées, à la fois producteurs de la biomasse et bénéficiaires probables des produits et services générés, dans un souci de bouclage des cycles et d’économie circulaire.

Description du projet

Vision de l’implémentation d’une bioraffinerie dans un territoire, en niveaux imbriqués (Thèse de doctorat A. Ait Sair, 2022)

RaFFUT propose d’évaluer de manière prospective, par l’analyse de scénarios, le déploiement de ce type de bioraffinerie relativement aux solutions alternatives (compostage, méthanisation, épandage). Une approche intégrée multidisciplinaire et multi-acteurs sera mis en place pour la construction de cette évaluation (Cf. figure). RaFFUT combinera deux échelles d’analyse, (i) l’échelle de la région pour identifier les opportunités inter-filières pour la bioraffinerie dans une démarche d’économie circulaire, (ii) deux cas d’étude, focalisée sur des problématiques concrètes rencontrées par les acteurs. 

Sous la coordination de l’unité BIA (INRAE) spécialiste dans le domaine de développement de produits bio-sourcés, le consortium intègre des partenaires académiques de la bioéconomie (unité LAE – INRAE) et du développement économique territorial (EM Normandie Business School), des acteurs de la filière légumière (CDDM, Rosée des champs – Coopérative légumière), de la valorisation énergétique de déchets de biomasse (AILE, responsable de l’animation du plan biogaz en Pays de la Loire) et le pôle de compétitivité VEGEPOLYS VALLEY comme acteur référent. RaFFUT s’appuiera sur ce consortium pour associer les acteurs des secteurs de la production, de la transformation et de la gouvernance territoriale à travers une démarche participative dans le but de développer une approche intégrée de la conception d’une bioraffinerie locale adaptée aux caractéristiques du territoire d’accueil. 

Les outils de modélisation de RaFFUT serviront de support pour aider à la décision, acteurs économiques, collectivités locales au sujet des procédés de valorisation favorables à la bioéconomie d’un territoire.  

• Les enjeux

La biomasse résiduaire issue de l’activité agricole est une source potentielle d’énergie et de matériaux renouvelables à faible empreinte carbone dans la limite des compétitions d’usage pour l’amendement des sols ou pour l’alimentation animale. Le cas de la valorisation des déchets verts ou co-produits maraîchers en périphérie nantaise ou angevine en est l’illustration. Avec l’accroissement des zones urbaines et péri-urbaine en France, la production légumière et horticole se retrouve en périphérie des villes. La pression urbaine croissante et la mise en place de politiques en faveur de la (bio)économie circulaire incitent à une révision de la gestion des co-produits. Cette biomasse riche en molécules d’intérêt peut être mieux valorisée sur le territoire régional. La valorisation de la biomasse peut prendre plusieurs formes. Au même titre que la méthanisation ou le compostage, la bioraffinerie a potentiellement un rôle à jouer dans le développement de l’économie circulaire et de la transition énergétique dans les territoires

• Volets de recherche 

RaFFUT propose d’évaluer de manière prospective, par l’analyse de scénarios, le déploiement de ce type de bioraffinerie relativement aux solutions alternatives (compostage, méthanisation, épandage). Une approche intégrée multidisciplinaire et multi-acteurs sera mise en place pour la construction de cette évaluation. Celle-ci reposera sur une base de données spatialisée, la modélisation du système bioraffinerie à l’échelle du territoire et la simulation de scénarios.

RaFFUT combinera deux échelles d’analyse, (i) l’échelle de la région pour identifier les opportunités inter-filières pour la bioraffinerie dans une démarche d’économie circulaire, (ii) l’échelle de cas d’étude, focalisée sur un type de biomasse, pour estimer la durabilité des scénarios de traitements de déchet à travers la modélisation de la chaîne d’approvisionnement et du procédé. 

• Volets de valorisation

Une cellule associant le consortium et des organismes intéressés proposera au cours du projet des actions de communication et la diffusion des livrables pour faciliter l’appropriation des résultats par le public cible. Les livrables envisagés sont en particulier des outils facilitant l’analyse des systèmes bioéconomiques territoriaux accueillant une bioraffinerie. La valorisation comprend également la participation à des actions pédagogiques à destination des étudiants et des professionnels, par exemple le développement d’un Livre de connaissances (LdC). Il s’agit d’un outil web hypermédia comportant fiches (graphe, image, son, vidéo, équation, …), fonds documentaires et résultats de « simulations », consultables sur internet.

• Schéma organisationnel

Quelles contributions aux transitions dans les territoires ?

La question du traitement des déchets concerne au premier chef les filières de production. Ainsi l’ajout d’une nouvelle étape de transformation de la biomasse, par la méthanisation ou la bioraffinerie, engage de nouveaux acteurs, implique un changement des pratiques et une nouvelle chaîne de production. Le projet vise essentiellement à impliquer les acteurs territoriaux dans l’exploration des diverses solutions et sur les conséquences au niveau du territoire à l’aide d’un outil d’aide à la décision et des analyses qualitatives. L’information fournie doit éclairer la prise de décision vers une transformation des chaînes de valeurs voire vers une modification plus profonde des systèmes de production, de transformation ou de gouvernance.