Contexte de l'eau et de l'irrigation en Occitanie

En Occitanie, environ 10% de la surface agricole utile est irriguée (soit 262000 ha), principalement dans les départements de l’ouest (Gers, Haute-Garonne, Tarn, Tarn-et-Garonne) et à proximité des villes de Nîmes et de Narbonne (source : État des lieux régional sur l’eau en Occitanie). Si le maïs demeure la première culture irriguée de la région, l’irrigation est également pratiquée par une proportion importante des exploitants en arboricultures, viticulture et maraîchage. Au total, c’est une exploitation sur quatre en Occitanie qui a recours à l’irrigation (environ 17000 irrigants), essentiellement par aspersion, produisant 1/3 de la valeur totale en production végétale (source : données Agreste 2018).

L'irrigation est défendue par certains acteurs car elle permet de sécuriser les productions et contribue ainsi au développement économique et social des territoires permettant leur ouverture et leur désenclavement. Conséquence du développement régional de l’irrigation, 35% des associations syndicales autorisées d’irrigation françaises sont situées en Occitanie (source : CRA Occitanie).

Toutefois, les changements climatiques vont très fortement impacter la disponibilité de la ressource hydrique. Les prévisions à l’horizon 2050 prévoient ainsi dans le bassin Adour-Garonne (principal bassin versant d’Occitanie, suivi du bassin Rhône Méditerranée et Loire-Bretagne) une augmentation de l’évapotranspiration des plantes en opposition avec une perte de régularité des précipitations, une augmentation en fréquence des évènements extrêmes (sécheresses, crues et inondations) et une baisse de 20 à 40% du débit moyen des rivières (source : Comité du Bassin Adour-Garonne).

Pour faire face à ces évolutions, la région Occitanie s’est engagée à élaborer un plan régional d’adaptation de l’agriculture au changement climatique. Ce plan pourrait donner la part belle à une irrigation raisonnée en permettant de réduire le stress hydrique des cultures. Or, l’irrigation est souvent perçue comme une façon d’intensifier les systèmes de production agricole, engendrant de nouveaux problèmes environnementaux, d’où l’importance de la penser conjointement avec l’agroécologie. Signe de son engagement en faveur de ces pratiques, la Chambre Régionale d’Agriculture d’Occitanie fait partie de l’Association des Irrigants des Régions Méditerranéennes Françaises qui apporte une expertise, forme les acteurs et participe aux débats sur l’usage de l’eau en agriculture. De même, la Chambre est associée à des projets de recherche en lien avec ces problématiques tels que SO’ADAPT, ADAPT’EAU et enfin TAI-OC, présenté ci-dessous.

Description du projet TAI-OC

Le projet TAI-OC est porté par des chercheur·es INRAE des unités montpelliéraines, toulousaine et perpignanaise INNOVATION, G-EAU, ABSYS, AGIR et Maraîchage auxquelles viennent s’ajouter des scientifiques du CIRAD, de l’Institut Agro Montpellier et de l’unité LISST de l’INP-Purpan.

Partenaire principal du projet, la Compagnie d’Aménagement des Coteaux de Gascogne s’est associée au projet, de même que la chaire partenariale Eau et Adaptation au Changement Climatique, la Chambre Régionale d’Agriculture Occitanie, de même que l’agence de l’eau Adour-Garonne.

Le projet met à contribution 5 sites expérimentaux, que vous pouvez découvrir plus en détail en cliquant ici.

Quelles contributions aux transitions dans les territoires ?

Interdisciplinaire, le projet se positionne au croisement de l’agronomie, de l’hydraulique, de l’économie et des sciences de gestion. Il a pour ambition de préciser les caractéristiques et performances des systèmes agroécologiques irrigués et de comprendre quels leviers permettent de rendre possibles les transitions des systèmes irrigués vers l’agroécologie. Des analyses par enquêtes à différents niveaux (de l’exploitation agricole aux filières et politiques publiques) et des approches participatives et prospectives basées sur la construction et l’évaluation de scénarios, le développement de modèles et l’utilisation d’un jeu sérieux, permettront de préciser les leviers favorables à ces transitions maîtrisant la demande en eau agricole et respectant les enjeux d’équité à l’échelle des territoires.

Cette compréhension pourra aider à mieux maîtriser la demande en eau agricole, tout en respectant les enjeux d’équité à l’échelle des territoires. En ce sens, le projet contribuera à la recherche de résilience face aux changement climatique et aux évènements extrêmes, de l’échelle des exploitations à celle des territoires.

Pour aller plus loin :

Pour télécharger une présentation synthétique du projet TAI-OC, cliquez ci-dessous :

23-02-28 4-pages TAI-OC.pdf